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Poésie du Mardi et Scène de rue, reprise

Tout d’abord merci pour tout les coms laissez si gentiment et auxquels, je n’ai eu le temps de répondre bien que j’en ai pris connaissance.

Me voici donc de retour avant la date prévue, en effet et à mon regret Baptiste ne viens pas, il ira demain avec son grand frère et sa maman rejoindre et voir son papa sur le circuit. Une nuit seulement car ils rentre plus tôt que ce que je croyais en définitive…Dommage pour nous d’un coté mais d’un autre soulagement car bien fatiguée mais aussi parce qu’ il n’a jamais été loin de ses parents et du fait on ne connait pas sa réaction sur  3 jours….Et surtout ces nuits..

Une autre fois mais moins longtemps pour une 1ère fois se sera plus judicieux.

Passons donc de suite au défi de Lady, mardi poésie qui a, si je ne me trompe pas pour thème paysage….que ça tombe bien

Au bord de la mer (Victor Hugo 1802 – 1885)

Vois, ce spectacle est beau. – Ce paysage immense 
Qui toujours devant nous finit et recommence ; 
Ces blés, ces eaux, ces prés, ce bois charmant aux yeux ; 
Ce chaume où l’on entend rire un groupe joyeux ; 
L’océan qui s’ajoute à la plaine où nous sommes ; 
Ce golfe, fait par Dieu, puis refait par les hommes, 
Montrant la double main empreinte en ses contours, 
Et des amas de rocs sous des monceaux de tours ;
Ces landes, ces forêts, ces crêtes déchirées ; 
Ces antres à fleur d’eau qui boivent les marées ; 
Cette montagne, au front de nuages couvert, 
Qui dans un de ses plis porte un beau vallon vert,
Comme un enfant des fleurs dans un pan de sa robe ; 
La ville que la brume à demi nous dérobe, 
Avec ses mille toits bourdonnants et pressés ; 
Ce bruit de pas sans nombre et de rameaux froissés, 
De voix et de chansons qui par moments s’élève ;
Ces lames que la mer amincit sur la grève, 
Où les longs cheveux verts des sombres goëmons 
Tremblent dans l’eau moirée avec l’ombre des monts ; 
Cet oiseau qui voyage et cet oiseau qui joue ; 
Ici cette charrue, et là-bas cette proue, 
Traçant en même temps chacune leur sillon ; 
Ces arbres et ces mâts, jouets de l’aquilon ; 
Et là-bas, par-delà les collines lointaines, 
Ces horizons remplis de formes incertaines ; 
Tout ce que nous voyons, brumeux ou transparent, 
Flottant dans les clartés, dans les ombres errant, 
Fuyant, debout, penché, fourmillant, solitaire, 
Vagues, rochers, gazons, – regarde, c’est la terre !Et là-haut, sur ton front, ces nuages si beaux 
Où pend et se déchire une pourpre en lambeaux ; 
Cet azur, qui ce soir sera l’ombre infinie ; 
Cet espace qu’emplit l’éternelle harmonie ; 
Ce merveilleux soleil, ce soleil radieux 
Si puissant à changer toute forme à nos yeux 
Que parfois, transformant en métaux les bruines, 
On ne voit plus dans l’air que splendides ruines, 
Entassements confus, amas étincelants 
De cuivres et d’airains l’un sur l’autre croulants, 
Cuirasses, boucliers, armures dénouées, 
Et caparaçons d’or aux croupes des nuées ; 
L’éther, cet océan si liquide et si bleu, 
Sans rivage et sans fond, sans borne et sans milieu, 
Que l’oscillation de toute haleine agite, 
Où tout ce qui respire, ou remue, ou gravite, 
A sa vague et son flot, à d’autres flots uni, 
Où passent à la fois, mêlés dans l’infini, 
Air tiède et vents glacés, aubes et crépuscules, 
Bises d’hiver, ardeur des chaudes canicules, 
Les parfums de la fleur et ceux de l’encensoir,
Les astres scintillant sur la robe du soir, 
Et les brumes de gaze, et la douteuse étoile,
Paillette qui se perd dans les plis noirs du voile, 
La clameur des soldats qu’enivre le tambour,
Le froissement du nid qui tressaille d’amour,
Les souffles, les échos, les brouillards, les fumées, 
Mille choses que l’homme encor n’a pas nommées, 
Les flots de la lumière et les ondes du bruit,
Tout ce qu’on voit le jour, tout ce qu’on sent la nuit ; 
Eh bien ! nuage, azur, espace, éther, abîmes,
Ce fluide océan, ces régions sublimes 
Toutes pleines de feux, de lueurs, de rayons,
Où l’âme emporte l’homme, où tous deux nous fuyons, 
Où volent sur nos fronts, selon des lois profondes,
Près de nous les oiseaux et loin de nous les mondes, 
Cet ensemble ineffable, immense, universel,
Formidable et charmant, – contemple, c’est le ciel !

Oh oui ! la terre est belle et le ciel est superbe ;
Mais quand ton sein palpite et quand ton oeil reluit, 
Quand ton pas gracieux court si léger sur l’herbe
Que le bruit d’une lyre est moins doux que son bruit ;

Lorsque ton frais sourire, aurore de ton âme, 
Se lève rayonnant sur moi qu’il rajeunit, 
Et de ta bouche rose, où naît sa douce flamme, 
Monte jusqu’à ton front comme l’aube au zénith ;

Quand, parfois, sans te voir, ta jeune voix m’arrive, 
Disant des mots confus qui m’échappent souvent,
Bruit d’une eau qui se perd sous l’ombre de sa rive 
Chanson d’oiseau caché qu’on écoute en rêvant ;

Lorsque ma poésie, insultée et proscrite, 
Sur ta tête un moment se repose en chemin ; 
Quand ma pensée en deuil sous la tienne s’abrite,
Comme un flambeau de nuit sous une blanche main ;

Quand nous nous asseyons tous deux dans la vallée ;
Quand ton âme, soudain apparue en tes yeux,
Contemple avec les pleurs d’une soeur exilée, 
Quelque vertu sur terre ou quelque étoile aux cieux ;

Quand brille sous tes cils, comme un feu sous les branches,
Ton beau regard, terni par de longues douleurs ; 
Quand sous les maux passés tout à coup tu te penches, 
Que tu veux me sourire et qu’il te vient des pleurs ;

Quand mon corps et ma vie à ton souffle résonnent, 
Comme un tremblant clavier qui vibre à tout moment ; 
Quand tes doigts, se posant sur mes doigts qui frissonnent, 
Font chanter dans mon coeur un céleste instrument ;

Lorsque je te contemple, ô mon charme suprême ! 
Quand ta noble nature, épanouie aux yeux, 
Comme l’ardent buisson qui contenait Dieu même, 
Ouvre toutes ses fleurs et jette tous ses feux ;

Ce qui sort à la fois de tant de douces choses, 
Ce qui de ta beauté s’exhale nuit et jour,
Comme un parfum formé du souffle de cent roses,
C’est bien plus que la terre et le ciel, – c’est l’amour !

 
Complété avec ce cliché pour le défi de Covix Scène de rue

Zante (juin 2018 Ζάκυνθος-Zakynthos)

Claude Roy

 

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37 Commentaires
Commentaires en ligne
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Jacqueline
Abonné
16/08/2018 18:41

J’ai redécouvert Victor Hugo lorsque j’étais adulte. Une merveille de musique….des mots
Bises

moqueplet
Invité
16/08/2018 06:04

je suis entièrement d’accord avec toi, le soleil me convient bien mieux que ces tas de neige qui me paraissent disproportionnés….hihihi…doux jeudi

mamazerty
Abonné
mamazerty
16/08/2018 00:45

Coucou renée,et merci pour tes coms sur mon blog^^-Le dernierd emes petits-enfants , pas encore 3 ans, je l’ai gardé pas mal mais chez ses parents, ce qui était bien pour moi(il y faisait moins chaud que dans mon apparte) mais évidemment pour lui et du coup pour ses parents qu’il retrouvait le soir.
Très beau poème et puis la photo, ooooh!!!!!
Bisous

jazzy57
Invité
15/08/2018 19:36

Un tres bon choix que cette poésie de Victor Hugo et une superbe photo pour l’accompagner , je plongerais bien dans cette magnifique eau …
Tu dois être fatiguée oui avec ce déménagement .
Prends le temps de souffler un peu maintenant
Bonne soirée
Bisous

fée capucine
Invité
15/08/2018 18:17

Hi hi tu aimes la chaleur, moi à petite dose sinon je fatigue vite…belle soirée mon amie
bisous de nous deux

Mamounette
Invité
15/08/2018 17:38

C’est plus raisonnable en effet.
Merci pour cette poésie.
Zakintos visitée en 2002 des beaux souvenirs sont revenus.
Belle et douce soirée

Kimcat
Abonné
15/08/2018 15:45

Très jolie photo et beau poème de Victor Hugo
Dommage pour Baptiste… Il y aura une autre fois…
Bisous Renée

écureuil bleu
Invité
15/08/2018 14:53

Dommage pour Baptiste. Je n’ai lu que le début du poème. La chaleur fatigue, même les neurones. Bisous

renejeanine
Invité
renejeanine
15/08/2018 11:26

bravo chere Renée, pour ce magnifique poeme de Victor Hugo , bravo pour le demenagement , Zante, mes enfants sont par là, a quatre sur un voilier au depart de Corfou, ils vont descendre jusqu’a Olympe , bonne journée et grosses bises

trublion
Abonné
15/08/2018 07:49

une photo qui illustre bien cette longue poésie en honneur à la mer, mais pas que !
Passe une bonne journée dans ton nouveau chez toi
Bisous

moqueplet
Invité
15/08/2018 05:11

toujours très agréable de lire un tel récit….et de voir une superbe phot avec cette eau turquoise…..tu vas pouvoir te reposer un peu et reprendre un courant de vie normal…..passe une bien agréable journée de ce 15 aout

Dani et ses Chats
Abonné
14/08/2018 20:06

Coucou René.
Dommage pour ton petit Baptiste, mais ce n’est que partie remise !
Très jolie la vue, ça donne envie :-))
Beau poème de Victor Hugo.
Bisous

monica-breiz
Invité
monica-breiz
14/08/2018 19:45

merci pour ce très beau poéme
belle illustration aussi

bonne continuation pour ce mois d ‘aout

kenavo

LADY MARIANNE
Invité
LADY MARIANNE
14/08/2018 19:17

bonsoir-

j’envoie des mails pour le thème du mardi poésie—
dès que je sais le nouveau thème je le donne-
tu avais déjà donné le thème autrefois-
comme tu étais en pause je ne te donnais plus le thème- bisous-

fée capucine
Invité
14/08/2018 17:39

Coucou Renée, superbe poème passe une belle soirée
bisous de nous deux

colettedc
Abonné
colettedc
14/08/2018 16:47

Un deux en un magnifiquement relevé, Renée ! Mille bravos et douce poursuite de ce jour ! Je ne comprends toujours pas le pourquoi de non réception de mes news car, je n’ai absolument rien changé … gros bisous♥

colettedc
Abonné
colettedc
14/08/2018 18:55
Répondre à  Renée

😉

vero
Invité
14/08/2018 16:41

La photo est superbe ! Et beau défi !! à bientôt alors

Lady
Invité
14/08/2018 15:24

beau choix de poésie ma chère Renée !

je me doute de ta fatigue, cette canicule, et le déménagement en + !!! même à 20 ans c’est fatigant ! lol
gros bisous … à bientôt