Ô mer salée, combien dans ton sel tu contiens
De larmes versées par *ton peuple* !
Pour t’avoir sillonnée, combien avons-nous fait pleurer de mères,
Combien d’enfants avons-nous fait prier en vain !
Combien de fiancées sans époux sont restées
Pour que tu fusses nôtre, ô mer salée !
Disons-nous que cela valut la peine ? Tout
Vaut la peine dès que l’âme n’est pas petite.
Qui veut passer outre le cap Boujdour
Doit passer outre la douleur.
Dieu a mis dans la mer le péril et l’abîme,
Mais il fit d’elle aussi le seul miroir du ciel.